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Frédérick Leboyer (1918-2017) était médecin gynécologue et fut en France un des premiers à défendre le principe et les modalités d’une naissance sans violence, pour la mère comme pour l’enfant. Il était aussi un disciple du maître indien swami Prajnânpad.

Naître autrement est un ensemble de trois films : Naissance, L’art du souffle et Shantala, ainsi résumés par Frédérick Leboyer :

Naissance : Quand les enfants naissent, ils crient. Non, ils hurlent. Pourquoi ? Naître serait-il aussi angoissant, terrifiant pour l’enfant qu’accoucher l’était pour la mère ? Ce film répond. Il dit : Oui, venir au monde est une torture, une terreur pour l’enfant. Mais ce film dit aussi ce qu’il faut faire pour transformer cette « arrivée » afin qu’une grande ombre ne vienne plus assombrir toute la vie qui suit.

Shantala : Les jours, les semaines qui suivent la naissance sont comme la traversée d’un désert, désert peuplé de monstres que sont les sensations nouvelles qui, du dedans, semblent monter à l’assaut du corps de l’enfants, lui semblent comme autant de bêtes féroces prêtes à se jeter sur lui pour le dévorer. La faim, la solitude, l’ennui. Pour calmer ces tourments, ces angoisses, si important qu’il soit le lait ne suffit pas. Pour appaiser le cœur du bébé, il faut la chaleur vivante du sein. Il faut, pour qu’il se sente relié, le contact du corps ; qu’il soit tenu, bercé, caressé et massé. C’est alors seulement que l’enfant sait qu’il n’a pas été expulsé, jeté dehors, rejeté, mais qu’il est le bienvenu, qu’il est toujours aimé.

L’art du souffle : Comment se préparer à l’accouchement ? Dans tous les cours que l’on propose aux femmes qui attendent un enfant, on essaye de leur enseigner à se détendre, se relaxer. Or, se relaxer ne dépend ni du vouloir, ni de la raison. Quel en est alors le ressort secret ? La respiration. Mais celle-ci a plus d’un aspect et si une femme n’apprend que des « exercices respiratoires », ce qu’elle fait ne vaut guère mieux qu’une simple gymnastique qui, certes, peut la maintenir en forme, mais qui ne saurait toucher à l’essentiel. Elle va alors droit à l’échec qui la laissera meurtrie, frustrée, aigrie et forcément hostile à son enfant. La vraie approche doit toucher, ouvrir, épanouir, combler… le cœur. Ce que seul peut le chant. Ou plus exactement le travail du son. Fondement de toutes les liturgies, cet art du souffle et du son en réalité transforme, transfigure l’expérience que la femme aura de l’enfantement, rendant à cette grandiose aventure, à ce très avantageux voyage, sa véritable dimension, celle d’un pélerinage à la source.

Ces trois films ont été tournés en super-8 ou en 16 mm. Ils sont sonorisés, mais sans paroles.